Âgés de 20, 22 et 34 ans, ces prévenus aux profils de marginaux devaient initialement comparaître à Amiens ce mercredi.
Parmi les huit personnes suspectées d’avoir agressé le petit-neveu de Brigitte Macron, trois ont été placées en détention provisoire. Âgés de 20, 22 et 34 ans, ces prévenus aux profils de marginaux devaient initialement être jugés à Amiens en comparution immédiate, ce mercredi 17 mai. Le tribunal a décidé de renvoyer leur procès au 5 juin à 14 heures.
Le président du tribunal a prononcé un mandat de dépôt à leur encontre en raison « du risque de réitération des faits ». Cette décision est conforme à la demande du procureur Jean-Philippe Vicentini. « Dans la démocratie, on doit parler, on ne peut pas cogner », avait-il argué. « Il ne faut pas qu’on attende d’avoir un mort dans ce pays pour que la raison s’impose à nouveau. »
Une adolescente de 16 ans, également poursuivie, doit être jugée par un juge des enfants « d’ici quelques mois » selon son avocat, Me Marc Blondet. Jean-Baptiste Trogneux a été agressé le 15 mai en marge d’une manifestation non déclarée d’opposition à la réforme des retraites.
« Parcours chaotique »
Parmi les prévenus, déjà condamnés pour des violences et des agressions, le plus jeune, Florian C., est un travailleur handicapé en raison de son illettrisme. Le plus âgé, Yoan L., est sous curatelle. « En 15 secondes, on se rend compte qu’il faut une expertise psychiatrique », a déclaré à l’audience l’avocat de ce dernier, Me Ibrahima Ndiaye. Mais il a refusé une expertise psychiatrique demandée par le tribunal mercredi.
« Ce sont des jeunes qui ont un parcours chaotique, des difficultés notamment d’ordre psychologique », a développé Me Marc Blondet, l’avocat du troisième prévenu, Adrien F., qui peine selon lui à lire et à écrire. « On peut parler de cas sociaux. » Huit personnes avaient été interpellées dans ce dossier, dont quatre relâchées mardi soir après leur garde à vue.
Jean-Baptiste Trogneux, 30 ans, souffre notamment, selon son père, « d’une ou deux côtes cassées », de « doigts foulés », et « présentait au scanner un hématome ». De source policière, il s’est prescrire quatre jours d’incapacité totale de travail (ITT).
Le petit-neveu de la première dame rentrait lundi à son domicile, situé au-dessus de la chocolaterie familiale, bien connue de la population, quand il a été « reconnu », pris à partie, puis molesté par plusieurs personnes qui participaient à une manifestation non déclarée, selon son père Jean-Alexandre.
Très vite, la classe politique s’était émue de cette affaire. Les figures de droite comme de gauche avaient pointé du doigt ces violences. Le président de la République a lui-même réagi en qualifiant cette agression d’acte « insupportable et inqualifiable ».