Diallo, le président de la FFF
Alors que l’objectif initial était d’atteindre les demi-finales, l’équipe de France a été éliminée aux tirs au but en quarts de finale de la Coupe du monde, par l’Australie.
A un poteau des demi-finales. Eliminées aux tirs au but sur une tentative manquée de Vicki Becho contre l’Australie, les Bleues sont passées tout proche de leur objectif d’atteindre le dernier carré de la Coupe du monde 2023. Pour le président de la Fédération française de football (FFF) Philippe Diallo, interrogé par l’AFP, cette élimination de l’équipe de France en quart de finale n’est “pas un échec“, même s’il évoque une “frustration“, ayant “le sentiment que (l’équipe) avait la capacité d’aller plus loin”.
Quel est votre sentiment quelques jours après l’élimination de la France en quart de finale ?
Philippe Diallo : On a forcément encore de la déception et de la frustration. Déception car on a été éliminé en quart de finale, après avoir terminé première de notre groupe, sans perdre aucun des cinq matches disputés. On a le sentiment qu’on était tout près de briser le sort des quarts de finale qui semble poursuivre notre équipe de France féminine, alors que tout le monde, joueuses et staff, avaient le sentiment qu’on avait la capacité d’aller plus loin.
Est-ce un échec pour les Bleues, l’objectif des demi-finale n’ayant pas été atteint ?
Je ne considère pas que c’est un échec quand bien même nous n’avons pas rempli notre objectif, car cela signifierait que l’équipe de France en était très loin. J’ai retrouvé une équipe de France unie, j’ai vu un grand professionnalisme d’Hervé Renard et de son staff, une volonté de bien faire des joueuses. Il y a beaucoup de signes positifs, qui font que lorsque le sort voudra bien être avec nous, nous devrions être sur le chemin du succès.
Êtes-vous satisfait de la méthode d’Hervé Renard ?
Il a une exigence de haut niveau, une grande écoute, une capacité à faire passer son envie de la gagne. Il a insufflé à ce groupe une volonté de réussir. Tout cela, ce sont des éléments qu’on avait décelés lorsque le choix s’est porté sur lui et ils se sont révélés exacts.
Cette élimination le met-elle sous pression en vue des Jeux olympiques de Paris ?
On avait deux objectifs dans notre calendrier : la Coupe du monde et les JO. Ce sera sur cet ensemble qu’on verra si les objectifs sont tenus. Il n’y a ni plus ni moins de pression car nous avions dès le départ ces deux objectifs.
Hervé Renard reste bien en poste comme prévu malgré l’objectif non atteint ? Une prolongation est-elle possible ?
Je ne crois pas qu’on en soit là dans la réflexion avec Hervé Renard. On est déterminés à faire en sorte que cette équipe de France démontre à travers des résultats à la hauteur de son talent les qualités qu’on lui prête. Je pense qu’aujourd’hui nous avons mis tout en place pour que nous puissions espérer un succès. Avec une sélection de niveau international, un staff de grande qualité, des joueuses parmi les meilleures dans le monde. La Fédération a mis des moyens économiques inédits, tous les ingrédients sont réunis. Ce qui nous a manqué au dernier moment c’est la petite aide du destin, pour faire pencher la balance du bon côté.
“En huitièmes de finale, les équipes étaient issues de tous les continents. C’est la meilleure Coupe du monde depuis sa création, compte tenu de l’élévation du niveau.”
Philippe Diallo, président de la FFF à l’AFP
Quel est votre regard sur l’engouement en Australie du foot féminin ?
Je pense que cette Coupe du monde est un grand succès populaire. L’équipe de France a joué tous ses matches dans des stades complets, c’est un très grand engouement populaire qui s’est traduit par des audiences en France très bonnes. Pour ne prendre que le dernier match, avec une moyenne de 5,6 millions de téléspectateurs et avec un pic de 7 millions pour un match qui se jouait à 9h, je pense que l’équipe de France est en train de rentrer dans le coeur des Français. J’ai vu aussi, du point de vue sportif, une Coupe du monde dont le niveau s’élève de manière significative par rapport à 2019, avec plus d’impact physique, plus d’équipes concernées. En huitièmes de finale, les équipes étaient issues de tous les continents. C’est la meilleure Coupe du monde depuis sa création, compte tenu de l’élévation du niveau.
Pensez-vous que le foot féminin est passé dans une nouvelle ère avec ce Mondial, en France aussi ?
Ce que je constate c’est qu’il y a une progression constante, voire une accélération du développement du foot féminin. Si mes informations sont bonnes, l’Australie va faire 30% d’affluence supplémentaire par rapport à 2019. On avait, en 2019, 50 millions de dotation, maintenant 150 millions. Ce sont des paramètres qui démontrent que le foot féminin se développe sur la planète.