Plusieurs députés macronistes ont reçu des tracts racistes par courriel. À la suite de cela, Braun-Pivet et Larcher saisissent la justice.
Les députés ont reçu deux courriels accompagnés de « tracts antisémites, racistes, homophobes » ayant pour objectif de « rétablir la domination de la race blanche en Europe » (photo d’illustration).
« Choqués » par la réception de courriels antisémites, racistes et homophobes, ou promouvant l’idéologie nazie, 14 députés Renaissance ont déposé une plainte collective auprès du pôle national de lutte contre la haine en ligne du tribunal judiciaire de Paris, a-t-on appris mercredi. « Le parquet national de lutte contre la haine en ligne a bien pris en compte le signalement et a confié les investigations à un service spécialisé », a confirmé le parquet national numérique.
La cheffe des députés macronistes, Aurore Bergé, fait partie du groupe d’élus ayant déposé cette plainte collective mardi. Celle-ci fait suite à la réception, lundi et mardi, sur leurs adresses mail de l’Assemblée nationale de deux courriels accompagnés de « tracts antisémites, racistes, homophobes » ayant pour objectif de « rétablir la domination de la race blanche en Europe », a précisé le député de Moselle Ludovic Mendes, qui a déposé la plainte.
Par ailleurs, les présidents de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, et du Sénat, Gérard Larcher, ont saisi la justice : « Ces derniers jours un grand nombre d’entre nous a été destinataire d’un mail à caractère antisémite. Un tel acte ne saurait rester sans réaction. J’ai donc décidé de porter plainte avec constitution de partie civile, au nom de notre institution », a écrit Yaël Braun-Pivet dans une lettre aux députés dont l’AFP a obtenu copie.
Pour le Sénat, Gérard Larcher a fait savoir, également par courrier, avoir saisi la procureure de Paris au titre de l’article 40 du code de procédure pénale après la réception par plusieurs sénateurs « de courriels antisémites et d’incitation à la haine raciale, qui comportaient de nombreux symboles nazis ».
Des références au nazisme
Les tracts contenaient un lien renvoyant vers un site Internet « encourageant des actions de violence ultime à caractère raciste, antisémite et homophobe », avec « plusieurs références explicites au régime nazi et au négationnisme de la Shoah, ainsi qu’un retour au national-socialisme », a-t-il poursuivi.
« Ces courriels nous ont profondément choqués par les messages de haine qu’ils véhiculent, par leurs appels à la violence, ainsi que par l’utilisation des références à la barbarie nazie. » Mais « ceux-ci semblent être envoyés via un logiciel ne permettant (pas) de remonter directement à l’expéditeur », a noté le député mosellan. « Au regard de la gravité des propos, du ciblage opéré et de l’impact que ceux-ci peuvent avoir sur nous-mêmes, ainsi que pour de nombreux citoyens français, nous souhaitons déposer plainte collectivement afin que les responsables de ces envois soient recherchés et poursuivis », a-t-il indiqué.
Les autres députés associés à cette plainte sont Sylvain Maillard (Paris), Fadila Khattabi (Côte d’Or), Jean-Marc Zulesi (Bouches-du-Rhône), Sacha Houlié (Vienne), Caroline Yadan (Paris), Constance Le Grip (Hauts-de-Seine), Hadrien Ghomi (Seine-et-Marne), Laure Miller (Marne), Nadia Hai (Yvelines), Anne Brugnera (Rhône), Mounir Belhamiti (Loire-Atlantique) et Éric Bothorel (Côtes-d’Armor).