Le secrétariat d’État chargé de la Citoyenneté avait indiqué le 29 mars avoir saisi l’Inspection générale de l’administration d’un audit sur ce dossier.
« Plusieurs vidéos, qui délibérément discréditent des élus de la République, seraient financées par le fonds Marianne. Je fais partie de ces élus », écrit Anne Hidalgo.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, et la cheffe des députés LFI, Mathilde Panot, ont annoncé qu’elles saisissaient la procureure de la République sur le « fonds Marianne » contre le séparatisme, après des révélations sur l’utilisation des subventions allouées. « Les faits relatés, s’ils sont avérés, sont d’une extrême gravité », car « susceptibles de caractériser l’infraction pénale de détournement de fonds publics, mais également d’autres délits », écrit la maire de Paris dans une lettre envoyée jeudi à Matignon, et dont l’Agence France-Presse a eu copie vendredi. « Plusieurs vidéos, qui délibérément discréditent des élus de la République, seraient financées par le fonds Marianne. Je fais partie de ces élus », écrit l’élue socialiste. La saisine du parquet était en cours vendredi, a précisé l’entourage de la maire à l’Agence France-Presse.
Une enquête conjointe de l’hebdomadaire Marianne et de France 2, diffusée fin mars, décrit une gestion opaque de ce fonds lancé en 2021 par Marlène Schiappa, alors ministre déléguée à la Citoyenneté, après l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty. D’après l’enquête, l’association qui serait le principal bénéficiaire, l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), l’aurait utilisé pour un site Internet et des publications sur les réseaux sociaux très peu suivies, et pour salarier deux ex-dirigeants.
En outre, plusieurs personnalités de gauche, dont Anne Hidalgo, ont été attaquées dans des contenus de Reconstruire le commun, structure qui, selon des révélations plus récentes de Mediapart, « a touché plus de 300 000 euros d’argent public, alors qu’elle venait d’être créée et n’avait aucune activité connue ».
La cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, a, elle aussi, saisi le parquet : « Les faits sont graves et interrogent la responsabilité de Marlène Schiappa dans la création, l’utilisation et le contrôle de ces fonds publics. » Selon elle, il s’agit « d’atteintes sérieuses à la probité » et au « contexte électoral ».
Plusieurs signalements
Le parquet de Paris a indiqué vendredi qu’un signalement au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale de Christian Gravel, président du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), était analysé, avant une éventuelle ouverture d’enquête.
Les députés RN ont demandé jeudi la création d’une commission d’enquête parlementaire. Le député LFI Aurélien Saintoul a aussi annoncé, vendredi, avoir déposé une telle demande, parlant de « scandale d’État ».
« Parler de détournement d’objet ou de financement de campagne est faux et mensonger », a réagi auprès de l’Agence France-Presse le cabinet de Marlène Schiappa. Le secrétariat d’État chargé de la Citoyenneté avait indiqué le 29 mars avoir saisi l’Inspection générale de l’administration d’un audit sur ce dossier.