Khader Adnane, figure du Jihad islamique, est mort en détention après une longue grève de la faim. Selon les Israéliens, trois roquettes ont été tirées.
Un décès en prison et une réponse quasi immédiate. Aux premières heures de la journée, mardi 2 mai, plusieurs roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza vers Israël. Des tirs qui sont intervenus quelques instants seulement après l’annonce de la mort en détention, en Israël, de Khader Adnane. En grève de la faim depuis plus de 80 jours, il était un haut responsable du Jihad islamique. L’armée israélienne a indiqué dans un communiqué que trois roquettes avaient été tirées au total, précisant qu’elles étaient tombées dans des terrains vagues.
Khader Adnane, originaire du nord de la Cisjordanie occupée, avait été emprisonné de nombreuses fois par Israël et avait entamé plusieurs grèves de la faim, devenant un symbole pour les Palestiniens. L’administration pénitentiaire israélienne a annoncé dans un communiqué la mort d’un prisonnier affilié au Jihad islamique, « retrouvé inconscient dans sa cellule » puis hospitalisé. Le Jihad islamique et le Club des prisonniers palestiniens, association de défense des droits des Palestiniens détenus par Israël, ont confirmé à l’Agence France-Presse la mort de Khader Adnane à l’âge de 45 ans.
Il avait commencé sa grève de la faim dès le début de son incarcération le 5 février, a indiqué l’administration pénitentiaire, précisant qu’il était soupçonné d’appartenir à une organisation terroriste. Israël « paiera le prix de ce crime », a affirmé dans un communiqué le Jihad islamique, mouvement considéré comme « terroriste » par Israël, les États-Unis et l’Union européenne.
Le risque d’une reprise des affrontements
« Le héros libre, Khader Adnane, est mort en martyr du fait d’un crime commis par l’ennemi devant le monde, qui approuve l’injustice et le terrorisme, le protège et le couvre », a ajouté le Jihad islamique. Le président du Club des prisonniers palestiniens, Qaddoura Fares, a indiqué à l’AFP qu’il s’agissait du premier détenu palestinien mort en détention en Israël d’une grève de la faim.
Peu de temps après l’annonce de sa mort, des roquettes ont été tirées vers Israël depuis la bande de Gaza où le Jihad islamique est très présent, ont constaté des journalistes de l’AFP. En août 2022, trois jours d’affrontements entre Israël et le Jihad islamique avaient causé la mort de 49 Palestiniens, dont 12 membres du Jihad islamique, selon le mouvement, et au moins 19 enfants, d’après l’ONU. Environ 200 roquettes avaient été tirées par le Jihad islamique en direction d’Israël, faisant trois blessés. Un accord de trêve avait été négocié par l’Égypte.
Vendredi, l’épouse de Khader Adnane, Randa Moussa, avait expliqué à l’AFP qu’il refusait « toute assistance, tout examen médical ». « Il est dans une cellule où les conditions de détention sont très difficiles. Ils (Israël) ont refusé de le transférer dans un hôpital civil et d’autoriser la visite de son avocat », avait-elle ajouté. Le prisonnier « refusait de subir des examens médicaux et de recevoir des soins », d’après l’administration pénitentiaire israélienne. Il avait été placé en détention administrative, une disposition controversée qui permet à Israël de détenir des Palestiniens sans inculpation ni jugement.