Un immeuble a été frappé par un missile qui a fait au moins six morts et 25 blessés mardi dans le centre de l’Ukraine, alors que Kiev a annoncé que son offensive dans le sud et l’est était « difficile » mais progressait.
À Kryvyi Rih, ville de naissance du président ukrainien Volodymyr Zelensky, située dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est), une « attaque massive de missiles » a touché plusieurs endroits de la ville et notamment un immeuble résidentiel, selon les autorités locales.
« Malheureusement, nous avons déjà six morts », a indiqué sur Telegram Oleksandre Vilkoul, chef de l’administration municipale de cette localité industrielle, ville natale du président Volodymyr Zelensky. Plus tôt dans la matinée, M. Vilkoul avait fait état de trois morts, 25 blessés et sept autres personnes « vraisemblablement sous les décombres ».
À Kiev, l’administration militaire a également rapporté des frappes nocturnes de « missiles de croisière », tout en assurant que « toutes les cibles ennemies dans l’espace aérien autour de Kiev ont été détectées et détruites avec succès ».
De son côté, le maire de Kharkiv (nord-est), Ihor Terekhov a annoncé que des drones avaient été lancés « contre des infrastructures civiles » et que les locaux d’une société et un hangar y ont été endommagés.
Sept communes reprises
Lundi soir, le président Volodymyr Zelensky a assuré que l’offensive en cours contre les troupes russes était « difficile » mais « progressait ». « La météo n’est pas favorable – la pluie rend notre tâche plus difficile – mais la force de nos soldats donne de bons résultats », a-t-il ajouté, en saluant le retour du drapeau ukrainien dans des « territoires nouvellement libérés ».
Plus tôt dans la journée, le gouvernement ukrainien avait affirmé avoir repris depuis ce week-end sept villages dans le sud et l’est du pays. Plusieurs localités ont notamment été reprises dans la région de Zaporijjia (sud), a précisé la vice-ministre de la Défense Ganna Malyar sur Telegram, en évaluant à 90 km² la superficie du territoire repris par les Ukrainiens.
Le ministère de la Défense a également affirmé lundi avoir « avancé de 250 à 700 mètres » dans la région de Bakhmout (est), en direction de la veille du même nom, autour de laquelle les deux camps se livrent l’une de leurs plus féroces batailles depuis le début de la guerre.
Selon les analystes militaires, l’Ukraine n’a pas encore lancé le gros de ses forces dans sa grande contre-offensive. Elle teste actuellement encore le front avec des attaques ciblées pour en déterminer les points faibles. La contre-offensive ukrainienne va durer « plusieurs semaines, voire mois », a déclaré lundi le président français Emmanuel Macron, en souhaitant qu’elle soit « la plus victorieuse possible pour pouvoir ensuite déclencher une phase de négociation dans de bonnes conditions ».
Capture de chars Leopard
De son côté, l’armée russe a affirmé mardi, vidéo à l’appui, avoir capturé pour la première fois sur le front en Ukraine des chars de fabrication allemande Leopard et des blindés de fabrication américaine Bradley, fournis à Kiev par les Occidentaux pour sa contre-offensive. « Des chars Leopard et des véhicules de combat d’infanterie Bradley. Maintenant, ce sont nos trophées », a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram, accompagnant son message d’une vidéo filmée au téléphone montrant plusieurs véhicules militaires endommagés.
Selon lui, ces véhicules de fabrication occidentale ont été « capturés au combat » par les soldats russes du groupement « Est » . « Certains des véhicules de combat ont des moteurs en état de marche, ce qui indique que la bataille a été de courte durée et que les équipages ukrainiens ont fui », a affirmé le ministère russe, ajoutant les avoir pris dans la région de Zaporijjia, dans le Sud ukrainien.
C’est la première fois que la Russie annonce avoir capturé des chars Leopard depuis leur fourniture à l’Ukraine par plusieurs pays occidentaux. Berlin avait donné son feu vert en janvier à leur livraison après des hésitations initiales. La Russie ne précise pas s’il s’agit de Leopard 1 ou 2, les deux générations de ces blindés. Le ministère russe de la Défense avait déjà diffusé samedi une vidéo montrant une colonne de chars et de véhicules blindés de fabrication occidentale détruits, certaines carcasses fumant encore, dans le Sud de la région de Donetsk.
Risque d’accident nucléaire
À Vienne, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a confirmé que son directeur, Rafael Grossi, se rendrait mardi à Kiev avant d’aller inspecter la centrale ukrainienne de Zaporijjia, fragilisée après la destruction d’un barrage sur le fleuve Dniepr.
Après Kiev, le chef de l’AIEA prendra la direction de la centrale ZNPP occupée par les forces russes « pour évaluer la situation et organiser une nouvelle rotation d’experts ».