Drame à Marseille. Cette nuit, un bâtiment s’est effondré dans le centre-ville de la cité phocéenne. Des recherches sont en cours pour retrouver d’éventuelles victimes après l’effondrement d’un immeuble d’habitation de quatre étages dans le centre de Marseille. D’après les premières estimations des secours, « il y a entre quatre et une dizaine de personnes sous les décombres », assure Gérald Darmanin dépêché sur place. Parmi les cinq premiers blessés évacués des immeubles voisins, « aucun n’est entre la vie et la mort », ajoute le ministre de l’Intérieur.
L’effondrement du 17 de la rue de Tivoli a grandement fragilisé la sécurité des bâtiments du quartier de la Plaine. « Une trentaine d’immeubles [du périmètre concerné] sont concernés par les évacuations », pour des raisons de sécurité, et « d’autres immeubles sont susceptibles de s’effondrer », notamment le « 19 de la rue de Tivoli », qui a été partiellement entraîné dans la chute du bâtiment voisin, cette nuit.
« Il faut qu’on se prépare à avoir des victimes dans ce terrible drame », a déclaré le maire de Marseille, Benoît Payan. « Cette nuit [de samedi à dimanche], à 00 h 40, a eu lieu l’effondrement d’un immeuble au 17, rue de Tivoli, entraînant dans sa chute une partie des [bâtiments du] 15 et [du] 19 rue de Tivoli », a déclaré Benoît Payan à des journalistes présents sur place.
« Il y a de fortes suspicions qu’une explosion ait provoqué l’effondrement, mais il faut rester très prudent sur les causes à ce stade », a indiqué à l’Agence France-Presse le préfet de la région des Bouches-du-Rhône, Christophe Mirmand, en précisant que le gaz pourrait être « une option possible ». Au moment de l’explosion « tout a tremblé, on voyait les gens courir et il y avait de la fumée partout, l’immeuble est tombé sur la rue », a dit à l’Agence France-Presse Aziz, un homme qui a préféré taire son nom de famille, mais a déclaré tenir un commerce d’alimentation nocturne dans la rue où l’immeuble s’est effondré. Gérald Darmanin se rendra sur place ce matin.
Un incendie sous les décombres
Les opérations de secours ont été compliquées par « un incendie dans les décombres du 17, (qui) empêche d’envoyer les chiens et les équipes à la recherche des éventuelles victimes qui seraient sous les décombres », a précisé le maire de Marseille. Mais celles-ci se poursuivent avec d’importants moyens déployés. L’ensemble du secteur autour de l’immeuble, dans le quartier de La Plaine, est toujours bouclé avec plusieurs rues fermées.
De nombreux personnels de secours – marins-pompiers, policiers, personnels de la sécurité publique sont encore à pied d’œuvre, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse. Les marins-pompiers n’ont pas pu immédiatement établir un recensement des personnes qui auraient pu être présentes dans le bâtiment effondré, dont les gravats obstruent la rue.
« Nous avons une centaine d’hommes sur le terrain, la priorité est bien évidemment d’éteindre l’incendie et de déblayer les décombres pour retrouver des personnes éventuellement coincées sous les décombres », a indiqué le commandant des marins-pompiers, le vice-amiral Lionel Mathieu.
Évacuations
Dans les deux immeubles endommagés après l’effondrement du numéro 17, « onze personnes ont été évacuées », selon les autorités. Cinq personnes sont blessées, « en urgence relative, neuf personnes sont indemnes, dont deux enfants », a encore précisé le maire de Marseille. D’autres immeubles de la rue ont été évacués par mesure de sécurité en cette nuit du long week-end de Pâques et leurs résidents accueillis dans une école en urgence, a indiqué à l’Agence France-Presse le préfet de région Christophe Mirmand.
Une enquête est ouverte pour déterminer les causes du sinistre. En novembre 2018, l’effondrement rue d’Aubagne de deux immeubles dans un autre quartier du centre de Marseille, Noailles, avait fait huit morts et suscité une vague d’indignation contre le mal-logement dans cette ville où 40 000 personnes vivent dans des taudis, selon des ONG. Mais autant le maire que le préfet ont semblé écarter une insalubrité de l’immeuble dans un quartier plutôt connu pour ses restaurants, bars et son ambiance nocturne. « Il n’y avait pas d’arrêté de péril pour ce bâtiment et ce n’est pas un quartier recensé comme ayant de l’habitat insalubre », a indiqué le préfet.
« À ma connaissance, il n’y a pas de problèmes particuliers sur cet immeuble. On n’est pas sur le cas d’une rue avec de l’habitat insalubre », a également affirmé le maire.