Dans le cadre de l’accord, cinq prisonniers américains ont été libérés jeudi. Ils étaient détenus à la prison d’Evin, à Téhéran.
L’Iran a confirmé, jeudi 10 août, la libération de prisonniers américains détenus à la prison d’Evin, à Téhéran, dans le cadre d’un accord sur un échange de prisonniers avec les États-Unis, a annoncé l’agence de presse officielle Irna. « En vertu de cet accord, cinq prisonniers iraniens aux États-Unis et cinq prisonniers américains en Iran seront échangés », a annoncé l’agence Irna, citant une source informée.
Quatre prisonniers, les Irano-Américains Siamak Namazi, Emad Sharqi, Morad Tahbaz, ainsi qu’un autre détenu dont le nom n’a pas été divulgué, ont quitté jeudi la prison d’Evin pour être transférés dans une résidence surveillée, avait annoncé plus tôt la famille de l’un d’entre eux. Le cas d’un cinquième prisonnier, une Américaine, fait partie des négociations. Elle a déjà rejoint une résidence surveillée il y a quelques semaines.
L’agence Irna a confirmé ces informations, citant la mission de l’Iran à l’ONU. Tous les Américains détenus sont d’ascendance iranienne. L’Iran ne reconnaît pas la double nationalité et n’entretient aucune relation diplomatique avec les États-Unis depuis la Révolution islamique de 1979.
Le déblocage de six milliards d’euros négocié
Les progrès effectués en vue de la libération de ces détenus interviennent après des tractations discrètes et intenses entre Washington et Téhéran. L’Iran avait confirmé en juin mener des pourparlers indirects avec les États-Unis par l’intermédiaire du sultanat d’Oman, traditionnel médiateur entre les deux pays.
Selon une source proche des négociations, celles-ci se sont concentrées sur le dégel de six milliards de dollars de fonds iraniens gelés en Corée du Sud vers un compte spécial au Qatar. Le pays avait bloqué ces fonds, issus de la vente d’hydrocarbures par l’Iran, à la suite de sanctions américaines. L’Iran pourrait utiliser ces fonds pour des achats humanitaires, tels que des denrées alimentaires et des médicaments.
Interrogé sur ce point, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a néanmoins précisé jeudi soir que « l’Iran ne bénéficie(rait) d’aucun allègement des sanctions ». « Les fonds de l’Iran devraient être utilisés et transférés à des comptes restreints afin qu’ils ne puissent servir que dans un but humanitaire », a-t-il assuré.
Si tout se déroule comme prévu, les prisonniers pourraient quitter l’Iran dans le courant du mois de septembre, selon une source proche du dossier. « Je pense que c’est le début de la fin de leur cauchemar et de celui de leurs familles », a ajouté Antony Blinken, précisant qu’à sa connaissance il n’y avait pas d’autres Américains détenus en Iran.