Huit personnes sont toujours portées disparues après l’effondrement du 17, rue de Tivoli. Au total, 179 personnes ont été évacuées. Les recherches se poursuivent.
Drame à Marseille. Cette nuit, un bâtiment s’est effondré dans le centre-ville de la cité phocéenne. Des recherches sont toujours en cours pour retrouver d’éventuelles victimes après l’effondrement d’un immeuble d’habitation de quatre étages dans le centre de Marseille. D’après Dominique Laurens, procueure de la République de Marseille, huit personnes étaient toujours recherchées en fin d’après-midi. « Dans l’immeuble du 17, il s’agit de personnes d’un certain âge et d’un jeune couple d’une trentaine d’années. Selon les infos transmises, il n’y pas d’enfants ou de mineurs », a-t-elle précisé.
Une neuvième personne « serait actuellement recherchée au niveau du 19, rue de Tivoli ». « C’est une information qui n’est pas encore confirmée. Mais une dame s’est présentée et nous dit être sans nouvelle de son ex-conjoint qui vit au 19 », a-t-elle expliqué. Les personnes considérées disparues ont été identifiées grâce à des proches qui n’arrivent pas à les joindre.
« Il faut qu’on se prépare à avoir des victime »
Parmi les cinq premiers blessés évacués des immeubles voisins, « aucun n’est entre la vie et la mort », avance Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur. 179 personnes ont, elles, été évacuées. 105 pompiers continuent d’agir sur place pour éteindre l’incendie qui empêche d’atteindre les potentielles victimes.
L’effondrement du 17 de la rue de Tivoli a grandement fragilisé la sécurité des bâtiments du quartier de la Plaine. « Une trentaine d’immeubles [du périmètre concerné] sont concernés par les évacuations », pour des raisons de sécurité, et « d’autres immeubles sont susceptibles de s’effondrer », notamment le « 19 de la rue de Tivoli », qui a été partiellement entraîné dans la chute du bâtiment voisin, cette nuit.
« Il faut qu’on se prépare à avoir des victimes dans ce terrible drame », a déclaré le maire de Marseille, Benoît Payan. « Cette nuit [de samedi à dimanche], à 00 h 40, a eu lieu l’effondrement d’un immeuble au 17, rue de Tivoli, entraînant dans sa chute une partie des [bâtiments du] 15 et [du] 19 rue de Tivoli », a déclaré Benoît Payan à des journalistes présents sur place.
En fin d’après-midi, il était toujours « impossible d’indiquer quelles sont les causes de [l’]explosition », a indiqué la procureure. Selon elle, l’expert judiciaire n’a pas encore pu accéder au site, encore très dangereux et où les secours continuent les opérations de recherche. Mais comme indiqué plus tôt par Christophe Mirmand, préfet de la région des Bouches-du-Rhône, « le gaz fait partie, bien évidemment, des pistes ».
Au moment de l’explosion « tout a tremblé, on voyait les gens courir et il y avait de la fumée partout, l’immeuble est tombé sur la rue », a dit à l’Agence France-Presse Aziz, un homme qui a préféré taire son nom de famille, mais a déclaré tenir un commerce d’alimentation nocturne dans la rue où l’immeuble s’est effondré. Gérald Darmanin se rendra sur place ce matin.
Un incendie sous les décombres
Les opérations de secours ont été compliquées par « un incendie dans les décombres du 17, (qui) empêche d’envoyer les chiens et les équipes à la recherche des éventuelles victimes qui seraient sous les décombres », a précisé le maire de Marseille. Mais celles-ci se poursuivent avec d’importants moyens déployés. L’ensemble du secteur autour de l’immeuble, dans le quartier de La Plaine, est toujours bouclé avec plusieurs rues fermées.
De nombreux personnels de secours – marins-pompiers, policiers, personnels de la sécurité publique sont encore à pied d’œuvre, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse. Les marins-pompiers n’ont pas pu immédiatement établir un recensement des personnes qui auraient pu être présentes dans le bâtiment effondré, dont les gravats obstruent la rue.
« Nous avons une centaine d’hommes sur le terrain, la priorité est bien évidemment d’éteindre l’incendie et de déblayer les décombres pour retrouver des personnes éventuellement coincées sous les décombres », a indiqué le commandant des marins-pompiers, le vice-amiral Lionel Mathieu. En fin de journée, l’incendie n’était toujours pas maîtrisé. « Les déblaiements se poursuivent avec toujours des poches très chaudes, et les fumées continuent à sortir des gravats », a indiqué Dominique Laurens.
Évacuations
Dans les deux immeubles endommagés après l’effondrement du numéro 17, « onze personnes ont été évacuées », selon les autorités. Cinq personnes sont blessées, « en urgence relative, neuf personnes sont indemnes, dont deux enfants », a encore précisé le maire de Marseille. D’autres immeubles de la rue ont été évacués par mesure de sécurité en cette nuit du long week-end de Pâques et leurs résidents accueillis dans une école en urgence, a indiqué à l’Agence France-Presse le préfet de région Christophe Mirmand.
Une enquête est ouverte pour déterminer les causes du sinistre. En novembre 2018, l’effondrement rue d’Aubagne de deux immeubles dans un autre quartier du centre de Marseille, Noailles, avait fait huit morts et suscité une vague d’indignation contre le mal-logement dans cette ville où 40 000 personnes vivent dans des taudis, selon des ONG.
Mais autant le maire que le préfet ont semblé écarter une insalubrité de l’immeuble dans un quartier plutôt connu pour ses restaurants, bars et son ambiance nocturne. « Il n’y avait pas d’arrêté de péril pour ce bâtiment et ce n’est pas un quartier recensé comme ayant de l’habitat insalubre », a indiqué le préfet. En fin de conférence de presse, la procureure de la République a confirmé qu’aucun des trois immeubles détruits par l’explosion ne faisait l’objet d’un arrêté de péril. « Ce ne sont pas du tout des immeubles insalubres ».