Deux embarcations ont chaviré en Méditerranée, vendredi et samedi. Les départs se sont intensifiés depuis le discours du président tunisien sur l’immigration clandestine.
20 migrants sont portes disparus au large de la Tunisie apres que leur embarcation s’est retourne. 17 autres ont pu etre sauves.
20 migrants sont portés disparus au large de la Tunisie après que leur embarcation s’est retourné. 17 autres ont pu être sauvés.
Nouveau drame en Méditerranée. Depuis ce vendredi 7 avril, vingt migrants originaires d’Afrique subsaharienne sont portés disparus, après le naufrage de leur embarcation, au large des côtes de la Tunisie. Dix-sept autres personnes, qui étaient sur le même bateau, ont pu être secourues, a indiqué Faouzi Masmoudi, un porte-parole du tribunal de Sfax, dans le centre-est du pays.
Ces 37 migrants étaient « partis du littoral » quand leur bateau s’est renversé, selon des témoignages recueillis par la justice. Une enquête a été ouverte pour connaître les circonstances de l’accident.
Ce samedi, un second bateau a fait naufrage, également au large des côtes tunisiennes. Quatre migrants d’origine subsaharienne sont morts et trois autres sont portés disparus. « Il y a eu un nouveau naufrage ce matin. Quatre corps ont été repêchés sur une plage de Sfax et trois autres personnes sont portées disparues tandis que 36 ont été sauvées », a indiqué Faouzi Masmoudi.
Plus d’accidents parce que plus de départs
Depuis un mois, l’AFP a comptabilisé au moins six naufrages. Ces accidents, survenus devant les côtes tunisiennes, ont fait au moins une centaine de morts ou de disparus.
Vendredi, la garde nationale avait annoncé avoir secouru ou intercepté « 14 406 personnes, dont 13 138 originaires d’Afrique subsaharienne, le reste étant des Tunisiens », sur les trois premiers mois de l’année, soit plus de cinq fois le nombre recensé pour la même période de 2022. Les chiffres pour 2023 sont « en très forte hausse parce qu’il y a beaucoup plus de départs », avait précisé Houssem Jebabli, porte-parole de la garde nationale.
Les départs se sont intensifiés après un violent discours, le 21 février, du président tunisien, Kaïs Saïed, pourfendant l’immigration clandestine. Il avait affirmé que la présence en Tunisie de « hordes » d’immigrés clandestins provenant d’Afrique subsaharienne était source de « violence et de crimes » et relevait d’une « entreprise criminelle » visant à « changer la composition démographique » du pays. Une majorité des 21 000 ressortissants d’Afrique subsaharienne officiellement recensés en Tunisie ont, par la suite, perdu leur travail, généralement informel, et leur logement, du fait de la campagne contre les clandestins.
En 2023, la quasi-totalité des interceptions et des sauvetages a eu lieu dans les zones de Sfax, la deuxième ville du pays.