Le président de la République, en déplacement dans le Pacifique, souhaiterait modifier la norme suprême en y intégrant des dispositions spécifiques de l’île.
Présent en Nouvelle-Calédonie, le président de la République Emmanuel Macron s’est prononcé favorablement à une « révision de la Constitution » dès le « début 2024 » pour le statut de l’île. Le dégel du corps électoral est notamment évoqué par le locataire de l’Élysée, ce dernier pouvant se faire grâce à la création d’un « statut nouveau ». Emmanuel Macron a pris ces engagements lors de son déplacement à Nouméa, le 26 juillet.
« Je vous demande d’engager un travail pour faire advenir une citoyenneté pleine et entière fondée sur un contrat social, faite de devoirs et de droits […] de l’appartenance au Caillou », a détaillé le chef de l’État, expliquant vouloir bâtir ce « statut nouveau » dans « les mois, les trimestres qui viennent » et « dans le consensus ».
« La Nouvelle-Calédonie est française parce qu’elle a choisi de rester française », a-t-il lancé, affirmant toutefois ne pas « mésestimer les aspirations déçues de ceux qui défendaient un tout autre projet ».
Le « pardon » et « l’avenir »
Devant la place de la Paix dans la capitale calédonienne, le chef de l’État a enjoint toutes les parties à avoir « la grandeur d’accepter » les résultats des trois référendums, organisés dans le cadre de l’accord de Nouméa de 1998. Il a assuré vouloir être « le président d’un nouveau projet […], celui de la Nouvelle-Calédonie dans la République ».
Le chef de l’État a également proposé aux Calédoniens d’emprunter deux « chemins » : celui du « pardon » et celui de « l’avenir ». « Il nous faut regarder en face cette histoire, ce début, ce passé qui ne veut pas passer », a-t-il poursuivi. « C’est un chemin que nous devons parcourir ensemble […] Ce n’est pas un chemin de repentance, c’est un chemin de fraternité, de vérité et de courage », a-t-il encore estimé.
Emmanuel Macron a néanmoins déploré l’absence à une réunion mercredi au Haut-Commissariat du territoire de responsables indépendantistes. Il y avait convié les acteurs politiques des deux camps (indépendantistes et non indépendantistes). Le président du Congrès, Roch Wamytan, n’y a pas non plus participé. « Pour ceux qui n’étaient pas là […], j’ai été personnellement blessé », a déclaré le chef de l’État.