Philippe Heim, qui était arrivé de la Société générale en 2020, souhaite « se consacrer à de nouveaux projets de développement » loin de la Banque postale.
Un départ surprise. La Banque postale a annoncé mercredi 2 août dans un communiqué le départ de son président du directoire, Philippe Heim, qui entend « se consacrer à de nouveaux projets de développement dans la finance responsable ». Arrivé de la Société générale en septembre 2020, Philippe Heim aura « accéléré la transformation du modèle de La Banque postale », souligne l’établissement. Son départ, le jour de la publication des résultats du premier semestre 2023 du groupe, est une surprise alors qu’il avait été reconduit fin février pour cinq ans à la tête du groupe.
Signal peut-être avant-coureur, la banque annonçait le 20 juillet dernier le départ du directeur général adjoint Olivier Lévy-Barouch, « sur fond de désaccord stratégique sur l’activité investissement », selon la Lettre A.
Stéphane Dedeyan, directeur de CNP Assurances, filiale de La Banque postale, « assurera l’intérim » à la tête de la banque jusqu’à la désignation « dans les prochaines semaines » du nouveau patron par le conseil de surveillance, précise le communiqué.
Un bilan riche en à peine trois ans
Philippe Heim avait repris à son arrivée le mandat en cours de Rémy Weber, parti « à la suite d’une divergence de vues sur la gouvernance de CNP Assurances », précisait alors La Banque postale.
Son bilan, en à peine trois ans, est plutôt riche. C’est sous sa direction que La Banque postale a repris CNP Assurances, dans le cadre de la constitution d’un grand pôle financier public, un projet présenté par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, en août 2018. L’établissement s’est également étoffé sur le segment de la gestion d’actifs, avec l’acquisition cette année de La Financière de l’Échiquier (LFDE), rattaché à LBP AM.
Diplômé de l’ESCP, de Sciences Po et de l’ENA, Philippe Heim a commencé sa carrière en 1997 au ministère de l’Économie et des Finances où il a occupé divers postes.
À partir de 2004, ce féru de jazz a notamment conseillé Nicolas Sarkozy, à l’époque ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, avant de devenir en 2006 directeur de cabinet de Jean-François Copé, ministre du Budget et porte-parole du gouvernement. Il rejoint en 2007 la banque de financement et d’investissement de la Société générale, alors à la pointe en Europe. Il gravira les échelons jusqu’à la fonction de bras droit du directeur général Frédéric Oudéa en charge des activités de détail à l’international, des services financiers et de l’assurance. Il s’agit du troisième départ en moins d’un an de dirigeants de banques françaises, après ceux de Laurent Mignon, auquel a succédé Nicolas Namias en décembre dernier à la tête de BPCE, et de Frédéric Oudéa remplacé par Slawomir Krupa à la direction de la Société générale.