Quatre mineurs ainsi qu’une personne majeure ont été mis en examen après le suicide d’une collégienne victime de harcèlement scolaire.
Le harcèlement scolaire continue de faire des victimes. Après le suicide d’une adolescente de 13 ans, à Vendin-le-Vieil, cinq personnes ont été mises en examen, a annoncé le procureur de Béthune dans un communiqué. Parmi elles, quatre mineurs le sont pour « harcèlement scolaire ayant conduit au suicide », tandis qu’une personne majeure a été mise en examen pour « menace de mort ». Les cinq personnes ont été placées sous contrôle judiciaire, conformément aux réquisitions du parquet, a précisé le procureur.
Une information judiciaire avait été ouverte le 20 mai des chefs de « harcèlement scolaire » ayant pour « effet une dégradation des conditions de vie altérant la santé et ayant conduit la victime au suicide ». Selon le rectorat de l’académie de Lille, cette élève, Lindsay, était scolarisée en 4e au collège Bracke-Desrousseau de Vendin-le-Vieil. Elle s’est donné la mort le 12 mai en soirée à son domicile.
Une « première situation de harcèlement » avait été signalée la concernant, « traitée par l’établissement », a précisé le rectorat à l’Agence France-Presse. Elle avait débouché sur « une commission harcèlement et les sanctions adéquates avaient été prononcées », a-t-il ajouté. Un élève mis en cause à ce moment-là avait ensuite quitté l’établissement, a-t-il précisé.
« Je pense à Lindsay, sa famille, ses amis. Nous continuons le combat », avait twitté mercredi soir le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye, à l’occasion de la remise du prix « Non au harcèlement ». « Le harcèlement à l’école est un fléau que nous devons combattre collectivement : pour le bien-être de nos élèves, pour leur sécurité, pour le vivre-ensemble », avait-il ajouté.
Un dispositif de prévention du harcèlement scolaire dans les écoles élémentaires et collèges, le programme pHARe, a été expérimenté à partir de 2019 dans six académies. Il doit achever cette année sa généralisation à toutes les écoles élémentaires et collèges publics.
Quelles solutions pour les enfants harceleurs à l’école ?
Selon le ministère, 91 % des collèges et 64 % des écoles sont désormais inscrits dans ce programme. À la demande de Pap Ndiaye, les recteurs devront mobiliser les services académiques et départementaux pour atteindre l’objectif de 100 %.