Lors d’une session de questions-réponses orchestrée par The Guardian, Scott n’a pas hésité à revenir sur cette anecdote. Il a insisté sur le fait qu’accepter ce genre de commande, ce n’était pas dans son ADN. Pour lui, chaque projet doit correspondre à sa patte, et surtout, être porteur de sens.
Se lancer dans un blockbuster comme Terminator 3, juste pour la gloire ou les zéros sur le chèque, ça ne colle pas à sa philosophie. D’ailleurs, il a confié avec une certaine fierté qu’il aurait probablement « saboté » le film, non pas par manque de talent, mais simplement parce que l’univers ne lui parlait pas.
Ce qui est révélateur, c’est sa réaction face à l’offre. Lorsqu’il a exigé un salaire équivalent à celui d’Arnold Schwarzenegger, véritable star de la franchise, et que le studio a accepté sans discuter, il a compris que l’argent ne devait pas être le moteur de ses choix créatifs. Pour le cinéaste, il n’est pas question de l’acheter. Ce genre de positionnement, c’est rare dans une industrie où beaucoup courent après le prestige et les billets verts.
Scott a également évoqué son rapport à certains genres cinématographiques. Les franchises comme James Bond ou Terminator, selon lui, sont avant tout conçues pour divertir, pour offrir du spectacle. Or, sa sensibilité de metteur en scène l’incite à chercher du réalisme, de la profondeur, parfois là où le public attend juste un bon moment devant une grosse production. Il n’a d’ailleurs jamais été approché pour réaliser un James Bond, et il en rigole presque, en expliquant qu’il « gâcherait tout » à vouloir trop ancrer ces univers dans la réalité.
Côté timing, il faut replacer la décision dans son contexte. Terminator 3 sort en 2003, bien après que Scott ait déjà marqué Hollywood avec des œuvres majeures comme Gladiator, Hannibal ou Black Hawk Down. Autant dire que sa carrière n’avait pas besoin d’un « coup de pouce » commercial supplémentaire. Finalement, c’est Jonathan Mostow qui a pris les rênes du projet, pendant que Scott continuait à tracer sa route, fidèle à ses convictions.
En somme, cette anecdote illustre parfaitement la différence entre un réalisateur qui accepte les projets pour bâtir une filmographie cohérente, et d’autres qui privilégient l’aspect financier ou la reconnaissance immédiate. Scott, lui, mise sur l’authenticité et la pertinence artistique, quitte à laisser passer des contrats mirobolants.

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