Mercedes vient clairement de redéfinir les standards de la mobilité électrique avec ce prototype, la Mercedes-AMG GT XX. On ne parle pas simplement d’un nouveau record, mais d’une véritable démonstration de force technologique.
Le chiffre brut, 40 075 km à 300 km/h en moyenne, soit l’équivalent d’un tour du globe réalisé sur l’anneau de Nardò, n’est qu’une partie de l’équation. Ce qui frappe, c’est la maitrise de l’ingénierie nécessaire pour maintenir un véhicule électrique à une telle cadence sur plus d’une semaine, sans compromis sur la sécurité, la régularité et surtout la fiabilité.
La gestion logistique derrière cette opération est presque aussi impressionnante que la performance elle-même. Orchestrer 17 pilotes, dont George Russell, pour assurer des relais toutes les deux heures, c’est garantir que la machine fonctionne en continu sans jamais faiblir.
Cela implique aussi une planification méticuleuse des pauses, des recharges et du monitoring temps réel de chaque composant critique, batteries incluses. On touche là au cœur de la recherche appliquée en endurance électrique, où chaque détail, de la température des cellules à la pression des pneumatiques, doit être sous contrôle.
En matière de batterie, Mercedes joue sur un terrain d’avant-garde : cellules NCMA à haute densité énergétique (300 Wh/kg), mais surtout un système de recharge ultra-rapide à 850 kW. Cela place la GT XX dans une autre dimension par rapport à la concurrence.
Pour donner un ordre d’idée, il suffit de cinq minutes branché pour retrouver près de 400 km d’autonomie, soit un rendement énergétique et une gestion thermique hors normes. Le pack batterie, composé de plus de 3 000 cellules, est pensé pour encaisser des cycles de charge-décharge extrêmes, tout en limitant la dégradation sur la durée.
L’architecture motrice n’est pas en reste. Trois moteurs électriques à flux axial de chez Yasa, technologie qui optimise la compacité, le couple et le rendement, délivrent un total de 1 360 chevaux. Deux moteurs à l’arrière pour privilégier la motricité et un à l’avant pour l’équilibre, c’est un choix stratégique qui assure des accélérations foudroyantes (0 à 100 km/h en un peu plus de 2 secondes) tout en conservant une stabilité exceptionnelle à très haute vitesse.
Mercedes va jusqu’à intégrer un système d’aérodynamique active, piloté via Bluetooth, qui adapte les ailerons et flux d’air en fonction de la vitesse et des conditions de roulage. C’est typique des développements issus de la Formule 1, où chaque dixième de seconde compte et où la gestion de l’appui aérodynamique est vitale.
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L’expérience utilisateur n’est pas oubliée. Même si ce prototype n’est pas destiné à la série, il préfigure ce que sera l’ergonomie des sportives AMG de demain : cockpit centré sur le pilote, instrumentation entièrement numérique, interface de 14 pouces, et design intérieur épuré qui privilégie la concentration et la lisibilité. Les choix esthétiques, entre tradition AMG (calandre large, posture agressive) et innovations comme l’éclairage LED intégral, montrent que l’électrification ne sacrifie rien au caractère.
Ce projet ne se limite pas à un simple coup de pub ou à une chasse au record. C’est un laboratoire roulant, dont les innovations, batterie, moteurs, électronique de puissance, gestion thermique et aéro, vont très probablement irriguer la gamme Mercedes-AMG dans les années à venir. On peut s’attendre à voir débarquer, sur la prochaine GT 4 portes, certaines de ces technologies de rupture, notamment sur les aspects recharge et gestion de puissance.
Avec la GT XX, Mercedes rappelle que la performance extrême et l’électrification ne sont plus incompatibles. Au contraire, le constructeur allemand pose les bases du futur de la voiture de sport : une combinaison de vitesse, d’autonomie, de fiabilité et d’intelligence embarquée. À l’heure où la transition énergétique pousse l’industrie à se réinventer, ce genre d’exploit technique est un signal fort : l’avenir du plaisir automobile passera aussi par l’électrique, et il sera tout sauf ennuyeux.
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