Changer de voiture à essence ou diesel pour une voiture électrique, c’est comme partir à l’aventure. Cela demande de s’adapter à quelques nouveautés cruciales : le temps de recharge de votre voiture devient un élément central, il faut aussi revoir votre façon de conduire pour économiser l’énergie, et apprendre à naviguer parmi les différents tarifs de recharge électrique, parfois complexes à comprendre.
Electrive a eu l’opportunité d’interviewer Jeroen van Tilburg, PDG de Ionity, pour explorer divers sujets. Ils se sont notamment penchés sur les défis posés aux nouveaux utilisateurs de voitures électriques, qui peuvent vite se sentir perdus.
À l’heure actuelle, le but est de trouver la solution idéale
Les médias soulignent que nous, utilisateurs habitués à des prix clairs à la pompe pour l’essence ou le diesel, pouvons être troublés par les tarifs plus alambiqués des recharges électriques. En France, par exemple, le tarif est de 69 cents sans inscription, de 65 cents avec inscription et prépaiement, de 49 cents pour un abonnement avec frais mensuels, et de 39 cents pour un abonnement premium. Cela peut sembler déroutant pour un utilisateur lambda.
Cependant, Jeroen van Tilburg reste confiant : “Nous travaillons encore à simplifier autant que possible. Même les stations-service n’ont pas des prix simples à l’international. Pourquoi le carburant coûte-t-il plus cher sur l’autoroute? Beaucoup ne se posent jamais cette question.”
Il souligne également que l’industrie des voitures électriques est jeune, avec des investissements colossaux à rentabiliser. Jusqu’à maintenant, l’abonnement est notre option la plus viable. Mais nous nous efforçons de le rendre aussi simple que possible.
Il imagine un avenir novateur où les prix seraient dynamiques, variant selon les conditions météorologiques comme le vent ou le soleil. Mais pour cela, il faudra des investissements conséquents et une meilleure intégration dans le marché de l’énergie.
Il admet que, pour beaucoup de conducteurs, cela reste compliqué. Cependant, grâce aux quatre types d’abonnements proposés, nous avons déjà considérablement avancé sur la simplification. Les stations-service ont une large avance puisque leur présence est plus ancienne. Toutefois, avec le temps, les voitures électriques vont connaître un essor.
Un réseau en pleine expansion
Ionity compte actuellement 750 sites répartis dans 24 pays, avec 5 000 bornes de recharge. En 2021, l’entreprise avait annoncé qu’elle aurait 1 000 sites d’ici 2025. “Nous ajoutons en moyenne 125 nouveaux sites par an“, explique Jeroen. Cela reflète le rythme d’adoption des véhicules électriques.
L’expansion du réseau dépend des spécificités de chaque pays. Les procédures d’autorisation sont devenues plus rigides, et la pandémie de COVID-19 a perturbé la chaîne d’approvisionnement.
Quant aux pays qui facilitent ou compliquent l’expansion, la France n’est pas en tête de liste. “En Allemagne, de nombreux opérateurs de réseaux et des exigences variées nous compliquent la tâche. Les délais pour les licences s’allongent. Mais chaque pays a sa propre dynamique,” précise-t-il.
“Les Pays-Bas, par exemple, étaient parmi les plus rapides il y a quelques années. Aujourd’hui, une connexion au réseau est prévue pour 2028 ou 2029” ajoute-t-il.
Il pense que “la France est organisée efficacement avec son réseau, géré par quelques opérateurs seulement“. Par contre, il observe que “en Espagne, obtenir des autorisations est un vrai casse-tête“. La question des bornes de recharge est aussi un sujet qui inquiète ceux qui envisagent de passer à la voiture électrique. Heureusement, ces infrastructures ne cessent de s’étendre, et Ionity se distingue par son réseau particulièrement vaste.